Lettre ouverte signée par Marie Collin, présidente-directrice générale de Télé-Québec, parue ce matin dans La Presse à la suite du dépôt du rapport de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes.

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Selon le rapport de l’OCDE Comment va la vie des enfants à l’ère numérique ?¹, les enfants sont exposés très tôt aux écrans, souvent dès l’âge de 2 ans, et leur temps d’écran augmente rapidement.

Si les environnements numériques offrent des possibilités d’apprentissage et de créativité, ils comportent aussi des dangers tels que l’exposition à des contenus inappropriés, le cyberharcèlement ou l’utilisation problématique des réseaux sociaux, ce qui peut se répercuter sur la santé mentale, le sommeil et le développement des enfants.

En effet, dans un monde où les contenus numériques se multiplient, tous les écrans ne se valent pas. Les géants de la technologie et leurs algorithmes puissants captent l’attention des enfants sans tenir compte des besoins éducatifs et culturels de ceux-ci. À l’inverse, un média public dédié à la jeunesse se distingue par sa mission essentielle : offrir un espace où les jeunes peuvent grandir, apprendre et s’épanouir avec des contenus réfléchis et sécuritaires. Contrairement aux plateformes commerciales, qui sont guidées par des objectifs de rentabilité, le média public mise sur la qualité, l’originalité et l’inclusion.

Télé-Québec incarne cette vision depuis sa création, proposant des émissions intelligentes et enrichissantes qui éveillent la curiosité, stimulent l’imaginaire et renforcent le lien avec l’identité québécoise.

Nous présentons à un jeune public curieux et avide de découvertes des projets éducatifs, des histoires qui célèbrent la diversité et des contenus qui nourrissent son imagination.

C’est une voie alternative aux segments numériques fragmentés ; ses contenus sont spécifiquement conçus pour les jeunes, adaptés à leur rythme, et ils se prêtent bien au covisionnement en famille. Chaque jour, des médias comme le nôtre transforment les écrans en vecteurs d’apprentissage, de partage et de culture.

Les écrans font désormais partie intégrante de la vie des familles québécoises. Plutôt que de chercher à les interdire complètement aux enfants, nous devons accompagner les parents, le personnel enseignant et les enfants pour les aider à apprivoiser la technologie et à l’utiliser comme un outil d’éveil et de développement. Dans son mémoire sur les jeunes et les écrans, la Fédération des médecins spécialistes du Québec propose d’ailleurs d’intégrer des ateliers de citoyenneté numérique dans le parcours scolaire alors que l’Association québécoise des neuropsychologues recommande la promotion de bonnes habitudes tant chez les adultes que chez les jeunes ; le but collectif étant d’acquérir des compétences primordiales pour comprendre les enjeux du numérique, éviter les pièges des réseaux sociaux et établir une relation sensée avec les écrans.

Un véritable levier éducatif

En offrant des contenus comme Passe-Partout, émission phare et emblématique pour de nombreuses générations de Québécois et Québécoises, le média public agit en véritable levier éducatif, sans pression publicitaire ni contenu inapproprié. Il garantit également un accès universel à ses contenus à l’ensemble de la population du Québec en tout temps et gratuitement, peu importe le mode de diffusion.

Le mémoire déposé à la Commission spéciale sur les impacts des écrans et réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes démontre comment Télé-Québec fait grandir les jeunes depuis plusieurs générations.

Plutôt que de diaboliser la technologie, enseignons la littératie numérique aux jeunes et à leurs parents.

Car c’est par l’éducation et l’accompagnement que nous réussirons à faire des écrans des outils d’apprentissage et de découverte plutôt que des sources de distraction incontrôlées. Nous avons cette approche à cœur, notamment avec la plateforme « Télé-Québec en classe », qui soutient le personnel enseignant en offrant gratuitement une foule de contenus, dont plusieurs abordent les enjeux liés aux écrans et proposent des solutions.

Préoccupé par l’omniprésence des écrans, le média éducatif du Québec est évidemment conscient des défis qu’elle pose pour l’épanouissement des jeunes et la transmission de la culture québécoise. Toutefois, plutôt que de céder à une vision alarmiste, nous avons la conviction qu’un équilibre est possible.

Nous prenons bonne note des recommandations de la Commission et réaffirmons notre engagement envers les jeunes, les familles et le monde de l’enseignement.

Ces études et réflexions collectives sont nécessaires. Elles permettent de développer une conscience collective, un regard lucide sur les défis auxquels nous faisons face et une volonté d’agir en tant que société. Il y a 30 ans, le rapport Un Québec fou de ses enfants de Camil Bouchard a marqué un tournant en mettant en lumière les enjeux liés au bien-être des jeunes et en inspirant des politiques publiques pour mieux les protéger.

Aujourd’hui, cette même démarche doit guider notre réflexion sur l’omniprésence des écrans et leurs impacts sur le bien-être de nos enfants. Plutôt que de subir ces transformations technologiques, nous devons les encadrer intelligemment, en misant sur l’éducation, l’accompagnement et des contenus adaptés. Nous choisissons cette approche en demeurant un média jeunesse public qui nourrit l’imaginaire, stimule la réflexion et contribue à une littératie numérique éclairée et responsable.

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1.Comment va la vie des enfants à l’ère numérique ? (version abrégée) | OCDE

Lisez la lettre ouverte de madame Marie Collin, Présidente-directrice générale de Télé-Québec, paru dans La Presse : Média éducatif : essentiel à l’ère des écrans | Télé-Québec au cœur de l’éducation numérique | La Presse